La race bovine limousine - Exposition Virtuelle - À l’origine, le Limousin, berceau d’une race

À l’origine, le Limousin, berceau d’une race

[15 000 > 8 000 ans avant J-C] 

A l’origine, loin dans la mémoire de la biodiversité vivaient les aurochs (bos primigenius), chassés par les ancêtres des hommes, il y a quelques deux millions d’années   Vaches, veaux et taureaux de couleur rouge laissent ils présager de la race limousine ?  Telle est la couleur qui définit la robe de la limousine : rouge, puis « froment », clair ou foncé.


Grotte de Lascaux Fresque des taureaux, paroi gauche Cop. N. Aujoulat / CNP / MC

 

[De l’époque gallo-romaine au Moyen-Âge]

Leur progressive domestication (vers le VIIIème millénaire avant notre ère) conduit à l’élevage ; sur les sols pauvres du Limousin, les bovins fournissent la force animale, l’engrais naturel de leur fumier et une petite ressource financière quand ils deviennent inaptes au travail et sont vendus, souvent lors de foires locales, qui perdurent jusqu’au XVIIIème siècle. Les représentations sans distinctions de races, apparaissent sous des formes symboliques, le taureau pour le signe du zodiaque et sous un angle calendaire, le bœuf dans les scènes de nativité et la vache davantage dans sa dimension nourricière.


Graduel de Fontevrault : la Nativitité - Bfm de Limoges, MS 2

 

Quant à la différenciation des races, il n’y a pas de sources connues dénommant la race bovine limousine avant le XVIIIème siècle. Les quelques gravures existantes la représentent petite et malingre ; les sources écrites en revanche distinguent des catégories.

[XVIème - XVIIIème siècles]

Le mémoire dressé par M. de Bernages sur la généralité de Limoges en 1698 précise que « le principal produit de la Province consiste dans les bestiaux, particulièrement les bœufs que l’on y engraisse & que l’on conduit ensuite à Paris ».


Bfm de Limoges, fonds LHS, S 1428

 

Ainsi la vache ou le bœuf apparaissent-ils dans les représentations du Limousin, comme sur cette carte.


Carte du Limousin : le bœuf et le cheval comme allégories
Bfm de Limoges

 

La race limousine est déjà identifiée comme une viande de qualité, alimentant les marchés des grandes villes : 12 ou 14 jours de marche jusqu’aux marchés de Sceaux ou de Poissy quand les cuirs sont vendus sur les foires du nord et de Champagne.

 


MASSARD Jean-Marie-Robert-Léopold : Le marché aux bestiaux de Poissy
Collection musée d’art & d’histoire, Poissy. © Ville de Poissy / R.-P. Ribière

 

[fin XVIIIème – début XIXème siècle]

A la fin du XVIIIème siècle, c’est au tour de Turgot de s’inquiéter de l’alimentation en viande des marchés parisiens. Les temps révolutionnaires et les guerres napoléoniennes prolongent cette préoccupation après 1815 et les préfets s’enquièrent sur la situation alimentaire dans les différents départements français et sur les bétails tant en effectifs qu’en qualité.

Les « statistiques bovines du département de la Haute-Vienne » décrivent la situation : « à l’exception d’un très petit nombre de grands propriétaires qui se montrent jaloux de se procurer une belle race de bestiaux en plaçant dans leurs réserves de belles vaches, comme une pépinière d’expériences et dont les produits sont destinés à être répartis dans leurs métairies, le reste, le plus grand nombre montrant insuffisance et incurie » (… ) aboutissent à « une race abâtardie ». Un mémoire du préfet de la Haute-Vienne classe le département en trois zones, donnant de belles bêtes ou des animaux médiocres.

Amélioration du cheptel
1819
Mémoire sur les bêtes
à cornes du département
de la Haute-Vienne
1819
Demande de M. Magne,
éleveur à Chalus
Courrier pour M. Delaborderie à Bellac

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