La race bovine limousine - Exposition Virtuelle - Les concours agricoles
Les concours agricoles
Au XIXème siècle, la race bovine limousine entre dans une dynamique de progrès, bénéficie des travaux d’améliorations des exploitations et surtout, d’un effort de sélection sur les meilleurs sujets. Les concours qui se créent et se développent dans les années 1850-1880 relatent les expérimentations et évolutions.
Chaque concours répond à un programme, une réglementation, distribue des prix par catégories et fait état des résultats ; tous sont imprimés et diffusés ; les candidatures elles-mêmes font l’objet de rapports assortis de discours de synthèses. Il demeure encore quelques concours du « bœuf gras » mais dès les années 1850, les concours s’orientent sur la reconnaissance des races, introduit la notion de pureté, identifiant également les races « indigènes » et les races étrangères. Les choix deviennent déterminants.
Certains éleveurs ont tenté des croisements avec la race Durham, d’autres les ont exclus et tous se sont accordés, dans les années 1880 sur un standard, donnant naissance au Herd-Book de la race limousine, en 1886, formalisé à la suite du concours de 1886.
Aux concours d’animaux gras, qui se sont tenus au XIXème siècle ont peu à peu succédé les concours « spéciaux » ou « régionaux » davantage organisés autour d’une race « pure ».
Octroi de Limoges : concours de 1858 - Archives municipales de Limoges
Comices agricoles, concours spécial, concours régional, concours national, concours général agricole, autant de dénominations d’événements aux contours géographiques et agronomiques différents, tous relevant d’un même principe : concourir dans une catégorie agricole (production, élevage, outils, enseignements) dans un contexte de fête et d’exposition des sciences et arts contemporains..
Pour la race bovine limousine, le lieu de la principale manifestation reste la ville de Limoges, berceau de la race, au moins jusqu’en 1989, date à laquelle il s’intitule « concours national » prend place à Brive, avant d’être organisé dans différentes villes de France, une année sur deux, en alternance avec Limoges. C’est la création du Herd-Book limousin en 1886 qui en fixe les premières règles.
Le concours général s’affirme comme le concours national par excellence : Dès 1850 a lieu un « Concours national, public et annuel d’animaux reproducteurs mâles » à Versailles, appelé en 1856 « exposition agricole universelle », concours général national puis depuis 1870 « Concours général agricole » ; moment de communication avec le grand public, c’est aujourd’hui le plus connu du grand public.
Du 29 mai au 6 juin 1886 se tenait sur le champ de juillet de Limoges le Concours régional agricole.
Un dossier d’organisation de ce concours est conservé aux archives municipales de Limoges, que complètent les fonds documentaires de la BFM, des archives privées ainsi que les archives du Herdbook conservées aux archives départementales de la Haute-Vienne.
Les villes d’organisation sont choisies par le ministère de l’agriculture et son relai administratif, le département soit le préfet. La ville engage le travail et les coûts, les recettes lui revenant en compensation (et ce que l’octroi perçoit à l’époque).
Le concours « régional » de 1886 concerne plus de départements que ceux de la région Limousin : La référence n’est alors pas la région administrative du Limousin (telle que régie par la constitution de 1958) ni l’ancienne province du Limousin mais une aire géographique du sud-ouest. Définie par le ministère de l’agriculture comme périmètre suffisamment conséquent pour organiser un concours, la « région » regroupe alors plusieurs départements du sud-ouest Charente, Charente-Maritime, Creuse, Corrèze, Dordogne, Gironde, Indre, Deux-Sèvres, Vienne, Haute-Vienne.
Concours de 1886 : proposition de porte monumentale servant d’octroi à l’entrée du champ de juillet faite par Tournant (Archives municipales de Limoges)
Sur le champ de juillet à Limoges, tout est soigneusement préparé : organisation matérielle (installations, fourrages, alimentation en eau, extraction des fumiers, stationnement, sécurisation des espaces, alimentation, buvette, toilettes, visites des officiels, transports, services d’urgence…)
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Plans du concours de 1886 Archives municipales de Limoges
Le concours régional réunit entre 350 et 400 bovins selon les années sur le champ de juillet, alternant box et espaces de présentation aux jurys.
Les pavillons d’accueil des animaux et des membres de jury sont réalisés par l'entreprise Soulé, un prestataire spécialisé.
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Préparation du règlement du concours, des catégories et leurs concurrents, élaboration des catalogues (liste des présents et des produits), y compris de l’ensemble des expositions et conférences annexes Nomination des jury, contrôle sanitaire, liste des invités, organisation de la distribution des prix.
S'ensuit le concours lui-même en présence des officiels.
Coll. particulière
Les certificats sanitaires sont délivrés à Limoges sur les années 1870-1880 par J.-B. Serre.
Parfois, la situation étant trop risquée en raison d’épizooties, le concours ne s’est pas tenu.
Les concours sont aussi l'occasion de démonstrations de matériels.
Démonstration lors du concours de 1886 - Archives municipales de Limoges
La commande des plaques, des prix et les documents imprimés citent certains noms de prestataires qui perdurent aujourd’hui.
Commandes de médailles pour la remise des prix Archives départementales de la Haute-Vienne
La préparation des festivités annexes : concours de gymnastique, exposition des arts des sciences, concours nautique, feu d’artifice ; tout concourt à ce que cet événement soit festif.
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Propositions de l'entreprise Tournant en 1886 - Archives municipales de Limoges
L’inspecteur général de l’agriculture, commissaire du concours, prévoit un nombre de bêtes réparties ainsi :
Espèce bovine : 478 (148 taureaux, 330 vaches)
Espèce ovine : 91
Porcins : 69
Volailles et lapins : 204
Chevaux : 170
Les grandes catégories définies par le règlement sont :
1ère division : animaux reproducteurs
- Espèce bovine
- Espèce ovine
- Espèce porcine Animaux de basse-cour
2ème division : machines et instruments agricoles
3ème division : produits agricoles et matières utiles à l’agriculture
La liste de tous les concurrents est publiée dans un fascicule récapitulatif ainsi que les prix obtenus.
Tous prendront place sur le champ de juillet selon une organisation par catégorie.
Et les témoignages restent ; les animaux sont mis en scène, photographiés, inventoriés ; tout comme aujourd’hui
Les photographies sont certainement celles du concours de 1893.
Et les médailles reflètent les symboles de l'agriculture :
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Coll. particulière
Guirlande lumineuse proposée par l’entreprise Tournant en 1886 ; non retenue, elle laisse cependant l’image du travail préparatoire d’un tel concours et de ses aspects festifs (source / AM de Limoges)
Tous ces événements ont en commun :
- Le désir/besoin/occasion de promouvoir l’agriculture et l’élevage en particulier (sur le même modèle que d’autres concours : concourir est à la fois participer et entrer en compétition)
- Le souhait de développer des produits, animaux , produits transformés , des techniques et inventions , connaissances , réflexions professionnelles ou simple curiosité
- L’occasion de communiquer avec le grand public
- La confrontation des professionnels entre eux, enjeu d’améliorations de leurs techniques, des rencontres entre pairs
- Le souhait de promouvoir l’excellence
- Des moments de festivités pour une ville (une région, un pays) et ses habitants
- Des expositions d’art, d’artisanat Il s’agit d’une fête identitaire et partagée.
Il s'agit d'une fête identitaire et partagée.
Suite de l'exposition
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