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Porteuses d'eau et berger à la fontaine Pauly Prise au printemps ou à l’été 1914, en Creuse, sur le territoire de la commune de Saint-Amand-Jartoudeix, au village du Nouhaud. Nous sommes non loin de la route de Lyon, entre Sauviat en Haute-Vienne et Bourganeuf. Cette scène, en deux épisodes, nous montre la vie autour de la fontaine, dite « Fontaine Pauly » selon les notes de Jean-Baptiste Boudeau. Sur cette première photo, le troupeau de brebis passe entre le groupe de femmes et d’enfants se trouvant à la fontaine et l’appareil du photographe. Le berger, les mains dans le dos, accompagne plus qu’il ne mène son troupeau. Certaines brebis passent sur les pierres surmontant la fontaine, la plupart ont été tondues de fraîche date, ce qui nous rappelle ici l’usage de la laine.
Boîte 195 (Bfm Limoges)
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Les conscrits de la classe 1913 Prise à l'automne 1913, dans le parc, ou le jardin d'une maison sur le terrain de la commune du Palais-sur-Vienne, cette photographie représente cinq conscrits de la classe 1913, donc âgés de 20 ans, posant devant une planche ou un battant de porte. L'inscription à la craie « Vive la classe 1913 » soulignée par une branche de palmier rappelle l'importance pour les jeunes hommes d'être incorporés, de faire leur service militaire, d'une part, mais-aussi le climat patriotique des années 1910, surtout après le vote de la loi des 3 ans. En effet depuis le mois de juillet de la même année, la durée du service a été portée à 3 années au lieu de 2. Ce, avec effet rétroactif, donc s'appliquant aux classes 1911, 1912.
Ces cinq jeunes gens – pour lesquels nous avons six noms! – appartiennent à des milieux sociaux différents. Monde ouvrier, paysannerie, petite bourgeoisie, voire peut-être monde étudiant ; la variété des chaussures, des pantalons, des vestes en témoigne. La disposition des quatre hommes coiffés d'une casquette, debout de part et d'autre de celui qui est assis, tête nue, est renforcée par la symétrie des deux pipes.
Personnages : Reynet, Arnaud, Lingaud, Reilhac, Carrias, Leblanc
Boîte 155(Bfm Limoges)
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Le mariage aux canards Photographie de mariage prise à l'automne 1913, elle appartient à ces photographies faites en plus de la photo officielle du mariage lui-même. Volontairement décalée, décentrée, elle montre une nouvelle fois les animaux au premier plan, ici des canards, une douzaine, qui se déplacent tous vers la gauche. Jean-Baptiste Boudeau les saisit ainsi dans le même mouvement qui crée une dynamique à la photo. Ils croisent deux, trois poules allant dans le sens inverse. Mise en scène réussie du photographe. Parmi les invités du mariage, on remarque que beaucoup d'hommes ont « tombé la veste », deux d'entre eux exhibent des bouteilles, et au premier plan, on distingue le violoneux qui a (ou va) animé(er) le bal.
Personnages : Jean Riablanc et Léonie Coiffe
Boîte 153 (Bfm Limoges)
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Famille bourgeoise et châtelaine Famille d'extraction bourgeoise, résidant dans le château d'Orgnac, sur le territoire de la commune du Chatenet-en-Dognon.
Personnage : Desmonts d'Orgnac
Boîte 157 (Bfm Limoges)
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L'affiche pacifiste Durant l'année 1912, qui voit éclore la deuxième crise du Maroc, ainsi qu'une guerre balkanique, la montée des périls se poursuit, voire s'accentue. Ici, Jean-Baptiste Boudeau qui a aussi photographié des enseignes publicitaires, photographie une affiche contrecollée sur une porte ou un volet. Il s'agit d'une affiche antimilitariste réalisée de concert par le socialistes français et les sociaux-démocrates allemands. Le texte très lisible dirigée contre l'augmentation des dépenses d'armements, est cosigné par les députés élus au Reichstag, dont on précise de quelle ville ils sont les représentants, et par les députés français au Parlement. On distingue outre les noms de Jean Jaurès, député du Tarn, et de Jules Guesde, député du Nord, celui de Léon Betoulle, seul député socialiste de la Haute-Vienne entre 1910 et 1914. C'est un document historique extraordinaire que nous possédons-là.
Personnages : Léon Betoulle, Jean Jaurès, Jules Guesde
Boîte 157 (Bfm Limoges)
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Les toits du château de Bort Vision insolite des toits du château de Bort, prise du haut de la tour crénelée, cette photographie en détaille les éléments architecturaux . Les tours, les tourelles, les toits en ardoise, les épis de faîtage, les cheminées, les croisillons, les fenêtres à meneaux rendent bien compte de la richesse patrimoniale de ce château construit au XVIème siècle, et agrandi dans un style néogothique au XIXème siècle. Propriété des Tessereinc de Bort, c'est aussi une immense propriété agricole avec des métairies.
Personnage : Tessereinc de Bort
Boîte 15 (Bfm Limoges)
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Carriole près du vieux chêne - Fonds Boudeau (B42-n°887) Du côté de Costrenat, dans la partie Est de la commune de Saint-Priest-Taurion, le photographe arrête son attelage sous un vieux chêne aux branches manifestement plusieurs fois taillées. On aperçoit une belle demeure au fond de la photo, plus nettement les arbres qui forment les haies du bocage. Au delà de l'arbre torturé pris durant l'hiver 1909-1910, nous distinguons nettement l'attelage de Jean-Baptiste Boudeau, présent sur de nombreuses de ses photos. Le balai, toujours situé à gauche de la carriole, est encore présent. (notice V. Brousse)
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Les chapeliers ambulants Le long de la voie de chemin de fer, au rocher de Lamberterie, sur le territoire de la commune de Royères, rive droite de la Vienne, un groupe de chapeliers ambulants, composé des deux parents et de leurs quatre enfants, pose pour le photographe. Les hommes à gauche, les femmes à droite.
Nous ignorons beaucoup de choses sur ces vendeurs itinérants, si ce n'est qu'ils sont italiens, et que nous sommes non loin du pont de Brignac. Se trouvent le long de cette vallée de la Vienne, des papeteries comme celles de Brignac, du moulin du Got, ou encore les Roches à Saint-Priest-Taurion, des usines de filature, comme celle des Ribières. Est-ce là leur clientèle ?
Le caractère presque misérable, en tout cas très pauvre de cette famille, se voit à la fois dans la dureté des regards, et dans l'état de certains des vêtements : la robe de la petite fille effilochée, les pantalons d'un des garçons déchirés, sa veste avec un immense accroc. De surcroit, il porte des vêtements trop courts et est pieds nus.
S'il n'y avait pas ce chapeau sur la tête du père, on pourrait presque douter de la réalité de leur métier.
Boîte 17 (Bfm Limoges)
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Rive gauche Le même jour, durant l'année 1909, à quelques minutes d'intervalle, Jean-Baptiste Boudeau stoppe sa carriole couverte et sa jument, en les immobilisant au milieu du pont de Brignac sur la commune de Royères. Il prend une première photo de la rive droite de la Vienne, en amont de la rivière, qui permet d'apercevoir par l'arche du pont les papeteries de Brignac. La deuxième, prise depuis l'autre rive et d'un peu plus loin en amont, joue sur le reflet du pont, des arches, de l'attelage et même des nuages dans les eaux calmes de la Vienne.
La profondeur du ciel, sa beauté sont données ici principalement par le reflet.
On devine au passage, le balai fiché à gauche de l'attelage, qui était l'une des marques de reconnaissance de Jean-Baptiste Boudeau.
Boîte 15 (Bfm Limoges)
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Rive droite Le même jour, durant l'année 1909, à quelques minutes d'intervalle, Jean-Baptiste Boudeau stoppe sa carriole couverte et sa jument, en les immobilisant au milieu du pont de Brignac sur la commune de Royères. Il prend une première photo de la rive droite de la Vienne, en amont de la rivière, qui permet d'apercevoir par l'arche du pont les papeteries de Brignac. La deuxième, prise depuis l'autre rive et d'un peu plus loin en amont, joue sur le reflet du pont, des arches, de l'attelage et même des nuages dans les eaux calmes de la Vienne.
La profondeur du ciel, sa beauté sont données ici principalement par le reflet.
On devine au passage, le balai fiché à gauche de l'attelage, qui était l'une des marques de reconnaissance de Jean-Baptiste Boudeau.
Boîte 15 (Bfm Limoges)
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La cabane C'est une photographie d'un étonnant réalisme social, prise dans le domaine de Tourniol, appartenant à la famille Brousseaud. Dans cette grande propriété, le photographe saisit une scène de repas vers midi devant une cabane de bûcherons ou de charbonniers. A gauche, l'homme avec sa cognée reposant sur ses sabots. Dans l'embrasure de la porte de la cabane, très probablement son épouse tenant un de leurs enfants dans ses bras.
Une table sommaire avec des bols, des assiettes, une louche, un verre et la marmite en étain qui a servie à transporter la soupe, certainement amenée par la femme. Une composition en forme de « nature morte » insérée dans la photo. Au centre de la photographie, comme souvent dans ses photos de campagne, un animal. Ici, un chien vu de dos.
Les regards des personnages sont durs, sans sourire aucun, particulièrement celui de la femme qui se détourne de l'objectif et regarde en bas. On sent très clairement la misère sociale de cette famille.
Boîte 15 (Bfm Limoges)
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Monument des Mobiles « Vers 1891, une association d'anciens combattants prévoit la réalisation d'un monument à la mémoire de l'ensemble des soldats originaires de Haute-Vienne, morts au cours de la guerre contre les Prussiens [...]. Le comité décide de traiter avec le sculpteur Adolphe-Martial Thabard qui élabore un projet définitif en avril 1894. » (1)
Achevé en 1895, situé en haut de l'avenue de la gare, il se nomme plus communément le monument des mobiles de la Haute-Vienne, du nom du 71ème régiment de mobiles de la Haute-Vienne qui a combattu durant la guerre de 1870-1871. Jean-Baptiste Boudeau le photographie de manière à lui donner du relief, donc avec une profondeur de champ, en direction des voies de chemin de fer.
(1) source : Base Mérimée
Boîte B1 (Bfm Limoges)
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Ma rue Juste à côté de l'épicerie, dans ce qui est devenu la rue de l'église, Jean-Baptiste Boudeau photographie la rue principale du bourg avec en partie une vue de l'église, mais aussi une charrette, qui pourrait être la sienne, sous laquelle se reposent deux chiens couchés. Le commerce dont on voit la devanture, sur la droite, est probablement l'épicerie Boudeau elle-même, celle de sa mère Jeanne, qui va la tenir jusqu'à son décès en 1924. On y accédait par des marches. On distingue dans le prolongement de la rue deux autres charrettes.
Boîte B1 (Bfm Limoges)
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Culte marial Au mois de mai, « le mois de Marie » pour les chrétiens, Jean-Baptiste Boudeau réalise sa première photographie d'église qui nous soit connue. Il sort de son environnement proche pour choisir le sanctuaire de Notre Dame d'Arliquet, situé sur le territoire de la commune d'Aixe-sur-Vienne. Il s'agit d'un bâtiment reconstruit au XIXe siècle, en briques rouges, dont la chapelle contient une Vierge de pitié, une pietà, en bois polychrome datée du XVIème siècle. Par ce choix, lié non pas au patrimoine mais à une dimension religieuse propre, et en ne faisant que des photographies de ce sanctuaire, il montre un aspect propre à son inclinaison religieuse. Notons au passage, que la première carte postale réalisée par lui, celle qui porte le numéro 1, est celle de la procession du 15 août, à Saint-Priest-Taurion. La fête de la Vierge, encore.
Boîte B1 (Bfm Limoges)
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Le pavillon de garde En lisière de la propriété du château de Bort, sur la commune de Saint-Priest-Taurion, entre cette commune et celle de Rilhac-Rancon, se trouve ce pavillon de garde, au lieu-dit « La Croix Rouge ». Le château de Bort, propriété de Léonard-Pierre-Edmond Teisserenc de Bort, va être un des sujets préférés de Jean-Baptiste Boudeau, notamment en 1909. Ici, on voit devant le pavillon de garde, à l'une des entrées du parc du château, un attelage avec son cocher à côté desquels se trouve un homme avec une musette en bandoulière. Jean-Baptiste Boudeau réalise ce même jour d'autres photographies de la cour du château, signifiant par là-même qu'il peut pénétrer l'espace privé. Sans doute livre-t-il des produits d'épicerie à ce château.
Personnage : Teisserenc de Bort
Boîte B1 (Bfm Limoges)
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Dans le jardin de l'hôtel Dans le jardin de l'hôtel de Monsieur Alaluquetas, à Saint-Priest-Taurion, près du pont sur le Taurion, quatre hommes posent dans un jardin en fleurs, devant l’un des murs. On aperçoit à droite un pantalon qui sèche sur le fil à linge, ainsi que d'autres linges. Ce groupe d'hommes nous est connu grâce aux notes de Jean-Baptiste Boudeau qui les connaît bien, étant leur voisin. Il y a là, Monsieur Savy, boucher dans le bourg, vraisemblablement à gauche, et tout à droite Camille Valade, marchand de vin en gros, au bourg lui-aussi. Les deux autres nous sont moins connus, Elie Moreau et Monsieur Albertet. Outre les trois hommes d'âge mûr, en civil, portant tous trois des canotiers, et affichant une certaine aisance sociale, un militaire posant dans sa tenue, le temps d'une permission. Jean-Baptiste Boudeau en fixant ce groupe s'inscrit également dans un champ social, celui d'une petite bourgeoisie qu'il désire intégrer.
Personnages : M. Savy, Albertet, Ala(s)luquetas
Elie Moreau, Camille Valade
Boîte B1 (Bfm Limoges)
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Boulevard Georges-Périn Le nom de ce boulevard rend hommage à Georges Périn (1838-1903), politicien nordiste d’extrême-gauche, qui fut préfet et député de la Haute-Vienne dans les années 1870. Cette vue, prise depuis le carrefour Tourny, nous montre une partie du très bel immeuble du Central-Hôtel (qui sera ensuite le Luk Hôtel), bâti sur les plans de l’architecte Dominique Vergez et inauguré en 1900. Il est alors le plus haut bâtiment civil de la ville. Juste à côté, la succursale du Crédit Lyonnais est l’œuvre du même architecte. Cette banque occupe aujourd’hui les rez-de-chaussée des deux bâtiments.
Fonds Jean-Baptiste Boudeau, Boite 1 (Bfm Limoges)
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La ménagerie bordelaise La foire de la Saint-Loup, du nom d'un évêque de Limoges du VIIe siècle, est comme la foire des Saints-Innocents en décembre, l'une des deux foires les plus importantes de la ville de Limoges. Sur la place de la République, outre les étals divers et variés des marchands forains, l'événement ancestral, qui remonte au XVIe siècle, attire également à cette époque des manèges, des attractions de fête foraine. Jean-Baptiste Boudeau fixe ici, en plein soleil, une des attractions, « la ménagerie bordelaise », dont les animaux en cage sont soustraits à la vue du public par des toiles tendues. Tous les badauds, enfants comme adultes, sont vus de dos, tournant ainsi leur regard vers l'objet convoité. Au dessus de l'entrée, on distingue des panneaux peints montrant un dompteur entouré de fauves. Il s'agit de la ménagerie d'Auguste Laurent, bien connue effectivement sur la place de Bordeaux.
Boîte B2 (Bfm Limoges)
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Portrait de hongreur Parmi les 46 petites plaques réalisées par Jean-Baptiste Boudeau entre 1900 et 1901 qui sont parvenus jusqu'à nous, on compte plusieurs portraits, ou plutôt tentatives de portraits. Car les mises au point sont souvent floues, la lumière défaillante, les cadrages incertains. Cependant, il s'agit-là des débuts, des tâtonnements de Jean-Baptiste Boudeau, qui n'a pas encore vingt ans. Ce portrait-là est l'un des plus réussis ; il s'agit de Monsieur Naneix, hongreur à Sauviat (1). Il pose devant un drap déplié et fixé au mur, un drap que devait transporter le photographe, on en entraperçoit les plis. C'est un portrait en buste de cet homme, inspiré de la plupart des portraits réalisés en peinture. Le sujet est particulièrement bien mis en valeur, arborant une moustache bien taillée, revêtant une chemise au blanc immaculé et au col cassé, avec un nœud papillon. Le petit gilet laisse entrapercevoir la chaîne d'une montre à gousset.
(1) Qui devient Sauviat-sur-Vige en 1919.
Personnage : Monsieur Naneix
Boîte B1 (Bfm Limoges)
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Vélo et tramway Carrefour Tourny Dans l'un des carrefours les plus centraux de la ville de Limoges, carrefour Tourny, Jean-Baptiste Boudeau saisit un parallèle intéressant entre un cycliste en mouvement, d'où le léger flou l'entourant, et un tramway qui suit le même trajet, abordant le boulevard Carnot. On distingue nettement la publicité qui surmonte la voiture du tram, pour les Biscuits Petit Beurre de la marque Lu. La ligne de tramway est la ligne numéro V (5) reliant la gare des Bénédictins à la route d'Aixe. Au centre de la photographie, en partie caché par le tram, se dresse le Grand Café de l'Univers qui déploie sa terrasse de l'avenue Garibaldi jusqu'à la rue des Vénitiens. Les arbres que l'on aperçoit au centre sont probablement ceux de la communauté des sœurs de St-Pierre située dans cette petite artère. Ceux de droite sont ceux du parc de l'hôtel du général commandant le 12e corps d'armée, qui donne sur la place Jourdan.
Boîte B1 (Bfm Limoges)